
Un pas de côté
- Photo de Anthony Tran sur Unsplash
Ce témoignage a été écrit par le même auteur que “J’étais à la recherche d’affection“
Avant de commencer le récit de mon expérience, je tiens à prendre un moment pour vous rappeler que peu importe la situation dans laquelle vous êtes, qu’elle soit similaire à la mienne ou non, Dieu, lui, est le même et sans doute, son amour pour vous reste parfait. Que chacune des paroles que vous lirez puissent vous être bénéfiques.
Au cours de ma vie, j’ai pu voir la manifestation de l’amour de Dieu aux travers des moments merveilleux, mais aussi d’événements tragiques. Notre joie en Christ ne repose pas sur des circonstances et j’ai pu le constater lors de mon expérience pour le moins bouleversante.
Il y a quelques mois, j’ai rencontré un garçon sur une application de rencontre chrétienne. Très vite, je me suis laissé distraire jusqu’à carrément baisser les bras. Très peu de temps après notre rencontre, nous avons eu quelques rapports sexuels. Bouleversée d’avoir désobéi à mon père céleste, je me suis repentie et j’ai pris rapidement mes dispositions pour que ça ne se reproduise plus.
Évidemment, j’étais très loin de m’imaginer que ces ébats conduiraient à une grossesse. Entendons-nous bien : j’aime les enfants et je désire de tout mon cœur devenir mère, mais pas dans ces conditions… J’étais bouleversée, mais disposée à faire tout le nécessaire pour accueillir au mieux mon enfant ! Durant un mois, j’ai commencé doucement les préparatifs de sa venue au monde. J’ai lancé des recherches pour un nouvel appartement et une crèche, j’ai programmé les rendez-vous médicaux, regardé les vêtements d’enfant, réfléchi à un prénom… Plus que tout, je désirais créer un lien avec la vie qui était en moi. Je lui parlais souvent, touchais mon ventre pour le rassurer, priais pour lui/elle. J’étais sa mère et je l’aimais.
Si vous avez des enfants, vous savez que la première écho est particulièrement excitante. C’est la première fois que vous rencontrez votre bébé et que vous pouvez entendre son minuscule cœur battre. J’attendais ce moment avec impatience. Imaginez ma douleur quand sur l’écran, j’ai vu la poche qui était censée contenir le petit corps de mon futur enfant complètement vide. Pas de bébé. Le médecin m’a alors annoncé que le fœtus ne s’est jamais développé. Je vivais ce qu’on appelle une grossesse non-évolutive et il fallait que j’évacue la poche au plus vite. Dans le cas d’un « oeuf clair », les symptômes sont identiques à une grossesse normale. Fatigue intense, nausées, montée des hormones de grossesse, etc. Cette anomalie ne peut se détecter qu’à la première échographie. C’est pourquoi je ne pouvais pas du tout m’y attendre.
Pendant un moment, ma vie s’est arrêtée. Je n’avais jamais ressenti pareille douleur. Dès que le gynécologue a prononcé ces mots qui me déchiraient lentement le cœur, dans ma souffrance, j’ai dit à Dieu que je ne cesserai jamais de l’aimer : « Seigneur, tu donnes et tu reprends. J’accepte et je te fais confiance ».
Jusqu’à aujourd’hui, je suis stupéfaite de ma réaction. Mon amour pour Dieu ne dépendait pas des circonstances. Je n’en retire aucun mérite car il m’a aimé le premier et par son saint esprit, il façonne mon cœur pour sa gloire. Je vous assure que ma douleur a été grande, mais le bonheur de découvrir la paix et la fidélité de Dieu au milieu de la tempête en valait la peine. Seulement un jour après le diagnostic, j’étais incapable de regarder un bébé sans pleurer ni revivre ma douleur. Bien que ma paix ait dépassé tout entendement, la guérison est un processus qui ne doit pas être pris à la légère et qui nécessite de l’aide et du temps.
Une semaine plus tard, j’étais hospitalisée pour provoquer la fausse couche. Autant vous dire que ça n’a pas été facile de me rendre à l’hôpital en sachant que j’allais souffrir énormément. Mais là encore, j’ai pu voir la fidélité de Dieu. L’équipe médicale était très emphatique ! Ma maman a bien pris soin de moi et m’a aidé à soulager la douleur quand ça devenait trop pénible. Dans chaque détail de cette journée, Dieu a manifesté son amour pour moi. Et je ne l’oublierai jamais. C’EST UN SOUVENIR DIFFICILE CERTES, MAIS MAGNIFIQUE. C’est en dehors de toute logique humaine, mais c’est la période de ma vie où je me suis sentie la plus aimée et entourée. Par Dieu, mais aussi par les personnes qu’il a placées autour de moi.
D’ailleurs, j’en profite pour faire une parenthèse à ce propos. Je vous souhaite sincèrement d’avoir des amis comme les miens. Je remercie le Seigneur, car je suis vraiment bénie d’avoir des sœurs et des frères au sein de l’Église en qui j’ai pu me confier et qui m’ont soutenue sans jugement. Bien entendu, le premier en qui je me suis réfugié est notre Père tout-puissant. Mais c’est un cadeau inestimable d’avoir des amis sur qui compter. Ils ont été une aide précieuse tout au long de cette épreuve.
Suite à cette perte, je me suis renseignée et j’ai appris que selon les statistiques, la fausse couche concerne une femme sur 3. Dans mon cas, je rends grâce à Dieu, il y a d’abord eu l’annonce de l’œuf clair (c’est une anomalie de grossesse suite à laquelle le fœtus ne se développe pas) et ensuite j’ai fait une fausse couche accompagnée par médicament à l’hôpital. Quelle grâce ! Ce n’est pas le cas pour tout le monde. Et même dans mon entourage beaucoup de femmes ont vécu ce traumatisme. Des femmes qui ont subitement senti des contractions douloureuses et des pertes de sang en pleine grossesse. Parfois même au travail ou dans d’autres lieux publics.
Si vous en avez été victime, je vous invite à en parler avec quelqu’un qui peut vous aider et je prie que Dieu agisse dans votre vie et vous guérisse. On a peut-être l’impression que ce n’est pas si grave parce que l’enfant n’était pas encore né mais c’est une perte non négligeable et comme toute perte, les parents (et la famille) doivent faire leur deuil. J’étais vraiment surprise d’apprendre ce pourcentage ! Impossible de l’imaginer. Je pense que ce phénomène (comme d’autres sujets sensibles) ne doit pas rester sous silence dans l’Église de Christ.
Je souhaite conclure ce témoignage par une image qui pourra certainement vous parler: Je marchais sur le sentier que Jésus avait préparé pour moi. Il se tenait devant moi pour me guider. Cependant, durant le voyage, je me suis laissée distraire par un paysage qui plaisait à mes yeux. J’ai donc décidé de laisser mon guide et de faire un pas de côté pour rejoindre ce chemin qui retenait mon attention. Ce chemin avait l’air tout à fait sûr. Pourtant, de façon inattendue, je suis tombé dans un ravin ; un ravin rempli d’épines qui écorchent mon corps jusqu’à ce que je touche le fond. Une fois arrivée tout en bas, j’ai aperçu une issue qui m’a ramené sur l’itinéraire de départ où mon guide m’attendait les bras ouverts. Il avais apporté le nécessaire pour me soigner. Alors, je reprenais la marche; d’abord péniblement, en appuyant sur lui mon corps endolori par les blessures. Tout doucement, je gagnais de la force et je finissais par remarcher seule et mon guide regagnais sa place, devant moi.
J’espère que ces mots vous auront redonné l’espoir dont vous aviez peut-être besoin. Soyez abondamment bénis. Peu importe ce que vous traversez, je vous encourage à ne pas perdre la vision du plan de Dieu pour vous. Car il vous aime tellement que son seul désir, c’est de vous avoir à ses côtés éternellement.
Pour aller + loin
- Un témoignage Effet Eden : Vivre une fausse couche avec Cédric et Berthine
- Un témoignage : Laetitia & Fils, Ma fausse couche
- Une vidéo d’explication : Doctissimo, Fausse couche : causes, symptômes, traitement

Effet Eden
Effet Eden est la voix de l'anonymat. Les témoignages que nous partageons peuvent être inconfortables et/ou affectés des personnes autres que l'auteur. Pour cette raison, nous avons décidé de dissimuler l'identité de toutes les personnes qui nous confient leur histoire.

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