Bible & Foi,  Encouragement

Si nous voulons vivre, nous devons mourir !

Temps de lecture : 5 minutes

La mort est un sujet délicat. En fonction de nos croyances et/ou de notre philosophie, nous l’envisagerons différemment. Le bouddhiste et l’hindou, par exemple, considèrent la mort comme une continuité de la vie menant à la réincarnation qui aboutit, tôt ou tard, au nirvana (bouddhiste) ou au moksha (hindou). Le juif voit en la mort un espoir dans le Messie pour la résurrection de son corps. Le musulman peut attendre au moment de sa mort un jugement dont il ne connaît pas encore l’issue : le paradis ou pas. Le philosophe athée ou humaniste peut être désintéressé par la mort, voyant en elle la conclusion logique du cycle de la vie. Monsieur et madame tout-le-monde sont peut-être plus concernés par la façon dont ils mourront plutôt que par la mort en elle-même, ne sachant ni l’heure, ni la forme quelle prendra. Le transhumaniste, de son côté, perçoit la mort comme une réalité à dépasser pour un jour devenir immortel.

Ces différentes manières d’aborder la mort parlent d’elle comme d’un moment fatidique où la vie quitte le corps. Certains vont plus loin et discutent la question de savoir ce qu’il y a après la mort alors que d’autres aimeraient pouvoir y échapper. Leurs visions de la mort est plutôt négative en ce qu’ils l’envisagent sur le plan physique (le corps humain se désagrège et meurt forcément un jour) et spirituel (la résurrection corporelle pour un accès au paradis qui n’est jamais garanti).

Bien que le but de cet article ne soit pas de répondre à toutes les questions sur ce sujet, nous pouvons néanmoins nous demander comment une vision néotestamentaire (c’est-à-dire du Nouveau Testament) de la mort peut-elle nous aider dans notre réflexion ? On peut y répondre de plusieurs façons mais nous pouvons toutefois affirmer que :

La mort, considérée selon cette vision, est profondément positive.

On peut comprendre cela au moyen de trois éléments :

Que dit le Nouveau Testament

Jésus nous dit :

En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit.
Jean 12 :24 (S21)

Ce qui est confirmé par Paul :

Homme dépourvu de bon sens! Ce que tu sèmes ne peut reprendre vie que s’il meurt.
1 Corinthiens 15 :36 (S21)

Ils sont donc tous les deux clairs :

Si nous voulons vivre, nous devons mourir !

Aïe… ça pique hein ! Nous devons mourir ?! Oui, nous devons mourir. Jésus explique que pour nous apporter le salut, il doit mourir. Il illustre d’ailleurs ses propos à l’aide du blé. Celui-ci doit devenir une longue tige remplie d’épis (ses fruits) qui permettront de faire des préparations culinaires, de nourrir le bétail, etc. Mais avant d’être si productif, le blé est une graine qui, une fois plantée dans le sol, doit mourir afin d’accomplir ce pourquoi elle a été créée. De même, Jésus est venu pour « annoncer la bonne nouvelle aux pauvres, guérir ceux qui ont le cœur brisé, proclamer aux prisonniers la délivrance et aux aveugles le recouvrement de la vue, renvoyer libres les opprimés, et proclamer une année de grâce du Seigneur » (Luc 4 :18-19 et Esaïe 61 :1-2). Mais,

Pour accomplir ce qu’il est venu faire sur terre, Jésus doit mourir !

C’est une vision contre-intuitive de la mort. En effet, nous pensons généralement que pour accomplir quelque chose, il faut que nous vivions et non que nous mourrions. Cependant, Paul confirme les paroles de Jésus en expliquant qu’une semence doit mourir pour vivre. Dans les deux passages précités, il est question de la résurrection et, si on s’arrête ici, leur enseignement sur la mort n’est pas très différent des autres pensées religieuses et/ou philosophiques. Ils traitent également de la mort d’un point de vue négatif en envisageant la mort sur le plan physique et spirituel. Et si nous passions au deuxième élément de notre réflexion ?

Prendre de la hauteur sur la mort

# Free Tips

Pour mieux comprendre quelque chose qui nous semble complexe, il est toujours bon de prendre un peu de recul, de s’élever et d’envisager les choses sous un autre regard, d’un point de vue plus large.

Et si nous faisions justement cela par rapport aux pensées de Jésus et de Paul ? Et si nous prenions de la hauteur, qu’en serait-il de la façon dont nous voyons la mort ? Se pourrait-il que nous développions un point de vue plus positif ?

Alors, nous en avons déjà touché un mot en écrivant que Jésus va devoir mourir pour accomplir ce qu’il est venu faire sur terre. Ce que nous lisons dans Jean est en réalité un principe présent dans l’évangile de manière générale :

Pour devenir ce que nous sommes appelés à être, il faut que nous mourrions…

Ah ?! Je dois mourir, moi ?! D’accord, mais qu’est-ce que cela signifie ?

A moins de naitre de nouveau, personne ne peut voir le Royaume de Dieu
Jean 3 :3-8 (S21)

C’est une affirmation connue de l’Évangile selon Jean mais qui touche à ce que nous essayons de développer ici. En effet, pour devenir ce que nous sommes appelés à être, il faut que nous mourrions… à nous-mêmes. On a peut-être déjà entendu parler de cela mais si nous voulons vivre, nous devons mourir !

Cette idée de la « mort à soi-même » est présente dans tout le Nouveau Testament et est liée à la nouvelle naissance ; ce processus qui consiste à faire mourir nos façons d’être et de faire – qui ne sont pas à la ressemblance de Christ – afin que nous puissions incarner les siennes. C’est-à-dire que nous devons mourir à nos caractères immatures : qui s’emportent pour un rien, qui ne pardonnent pas, qui jugent les autres, qui regardent à la paille dans l’œil de notre voisin plutôt qu’à la poutre qui occupe le nôtre, qui sont blessés lorsque quelqu’un n’a pas liké notre Instagram, qui sont orgueilleux ou qui aiment gossiper. Nous devons aussi mourir à nos péchés récurrents : tels que la masturbation, la pornographie, les mensonges, la jalousie, les relations sexuelles autres que celles prévues entre un homme et une femme qui sont mariés, etc.

Peut-être qu’en lisant, certains peuvent se dire qu’ils sont déjà nés de nouveau puisqu’ils ont déjà reçu Jésus dans leur cœur… Et ils ont raison. Mais la mort à soi-même ne s’arrête pas au moment du salut, que l’on appelle la régénération. Elle continue en devenant une attitude, une manière de vivre qui consiste à se renouveler constamment et quotidiennement ; c’est la sanctification. Être un disciple de Jésus signifie renoncer ou mourir à soi-même, se charger de sa croix pour le suivre (Matthieu 16 :24-25, Marc 8 :34-35, Luc 14 :27).

Petite remarque : lorsque nous mourons à nous-mêmes, il ne s’agit pas toujours d’un péché ou d’un trait de caractère immature. C’est aussi, par exemple, pouvoir lâcher prise dans notre besoin de contrôle, oser faire confiance à Dieu pour avancer dans les choix de nos vies, avoir la foi pour les choses (im)possibles qui demanderont d’y aller sans nécessairement tout comprendre, être généreux dans nos dons alors qu’on aimerait économiser pour le dernier smartphone, etc.

En fait, si nous voulons vivre avec Christ, nous devons mourir à nous-mêmes !

Mourir pour vivre

J’ai été crucifié avec Christ; ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi; et ce que je vis maintenant dans mon corps, je le vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et qui s’est donné lui-même pour moi.
Galates 2 :20 (S21)

Nous pouvons conclure cet article en affirmant que si nous voulons vivre, nous devons mourir ! Ce n’est plus nous qui vivons, c’est Christ qui vit en nous ! C’est-à-dire que pour devenir ce que nous sommes appelés à être en Christ, il faut que nous mourrions à nous-mêmes. La mort n’est alors plus si négative car elle est source de vie. La mort, comprise dans une vision néotestamentaire, devient positive.

Lorsque je choisis de mourir à moi-même afin que Christ puisse vivre en moi, je peux déclarer avec Paul que « la vie c’est le Christ, et la mort est un gain » !

La mort n’a plus à être exclusivement négative puisqu’elle peut être source de joie et d’espoir dès aujourd’hui ! Dès lors que nous comprenons que la mort à nous-mêmes est prévue par Dieu pour que nous puissions devenir comme Son Fils, alors notre vision de celle-ci devient différente. Si nous devons mourir afin de devenir qui nous sommes appelés à être en Lui, alors la mort est profondément positive.

Si tu veux vivre, tu dois mourir ! Comment réagis-tu face à cette lecture ?! Ta vision de la mort a-t-elle changée ? C’est à toi d’en décider.

Quentin est à la fois disciple, mari de Cynthia, papa de Nahele et pasteur en formation ! Son parcours est assez atypique car il rencontre Jésus en Australie à l’âge de 18 ans. Il revient ensuite en Belgique où il étudie la philosophie (bachelier) et la théologie (master). Son parcours de vie l’amène à rechercher personnellement la guérison intérieure, qu’il étudie également de manière générale. C’est tout ce cheminement qui donne à Quentin beaucoup de compassion, d’amour et d’écoute envers celles et ceux qui ont le coeur brisé. Les articles qu’il écrit pour Effet Eden se retrouvent au carrefour de son vécu, de ses études et de son expérience. Professionnellement, Quentin investit une partie de son temps comme bénévole au sein de l'asbl Next Step qui a pour vision d’inspirer, d’encourager et d’équiper les chrétien(ne)s dans leur prochaine étape avec Dieu. Le reste de son temps, Quentin est professeur de religion et de philosophie dans l’enseignement fondamental.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *