Portrait,  Sous X

“J’étais à la recherche d’affection”

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Durant mon enfance, j’ai subi des attouchements de la part d’un membre de ma famille. Sincèrement, je sais que beaucoup ont eu à subir des violences sexuelles bien plus terribles que les miennes. Cependant, le fait qu’un homme de ma famille, qui plus est, une figure paternelle en qui j’étais censée avoir confiance, m’embrasse et me caresse la poitrine, a détruit ma vision des hommes et surtout a détruit l’image que j’avais de moi-même. Quelque chose s’est brisé en moi, ce qui a provoqué une perte d’estime pour ma propre personne. Puisque je ne servais qu’aux plaisirs des hommes, je pensais qu’il était mérité que je sois utilisée par eux, comme un objet DÉPOURVU DE SENTIMENT.

Pour cette raison, je n’ai pas tenté de me préserver lors de ma première relation avec un garçon. À 14 ans, j’ai commencé à avoir des rapports sexuels avec quelqu’un qui ne m’aimait clairement pas. Pour être honnête, ma première fois était banale : je n’ai ressenti aucune émotion, ce n’était rien de nouveau. Dès lors, j’ai commencé à rechercher des sensations. Pour ne plus me sentir vide pendant un rapport sexuel, j’ai fait des choses de plus en plus extrêmes. Les relations se sont enchaînées jusqu’à mes 21 ans. Au début, c’était des copains « fixes ». Progressivement, ça s’est transformé en plan cul. J’étais à la recherche d’amour et d’affection. À défaut d’en retrouver dans des relations saines, j’utilisais la seule chose que je connaissais à l’époque, le sexe. J’en étais complètement ESCLAVE. J’étais incapable de dire non. Je n’avais plus de respect pour moi : j’acceptais beaucoup de choses que je n’aimais pas.

Un soir de ma 19e année, un ex a passé la nuit chez moi. J’avais accepté, ne voulant pas être seule. Toutefois, j’avais mis mes limites, en lui disant ne rien accepter. J’avais osé dire “non” cette fois-ci. Malheureusement, ce “non” n’a pas été écouté. Il s’est couché sur moi, m’empêchant de bouger, et fait ce qu’il voulait alors que je pleurais. Je n’avais plus la force de me débattre. Je me disais : à quoi ça sert ? Attends que ça passe. Une fois de plus, une fois de moins. De toute façon, ce n’est pas la première fois qu’on ne prend pas ton “non” en considération. Cette expérience m’a renvoyé à toutes les fois où j’avais essayé de dire non durant mon enfance… J’étais impuissante et paralysée. À cet instant, je me suis sentie mourir. Je me souviens avoir fixé le plafond en attendant que ça passe et avoir dit à Dieu : cette fois-ci, JE SUIS MORTE.

Plus les années passaient, plus l’idée qu’aucun homme ne m’aimerait s’est ancrée dans mon esprit. Dès lors, j’ai décidé de prendre ma revanche sur les hommes et de les utiliser à mon tour. Mon cœur était devenu comme de la pierre. J’ai commencé à avoir un tableau de chasse. Je couchais avec davantage d’hommes. J’étais fière de passer la nuit avec ceux que mes amies trouvaient beaux. Je finissais par y trouver ma valeur. Je voulais avoir une sensation de contrôle. Cependant, le vide en moi ne faisait que grandir.

Mais toi, tu es un Dieu qui pardonne, un Dieu compatissant et qui fait grâce, tu es lent à te mettre en colère et d’une immense bonté : tu ne les as pas abandonnés,
Néhémie 9:17 (BDS)

Au cours de ces années, j’allais à l’église. J’étais investie dans la jeunesse chrétienne. Je me suis même fait baptiser. Toutefois, dès que je souhaitais m’approcher de Dieu, la culpabilité venait me saisir. Je me sentais indigne et irrécupérable à ses yeux. À plusieurs reprises, j’avais essayé de me sortir de cette spirale de mes propres forces en demandant pardon. Cependant, c’était bien trop difficile et je retombais dans mes travers. C’était un cercle vicieux.

Un dimanche, alors que j’avais 21 ans, Dieu est venu à ma rencontre. J’ai entendu un message qui a changé ma vie radicalement, un message inédit : LES RELATIONS SEXUELLES SELON DIEU. J’étais complètement choquée : What ? Ce pasteur va vraiment parler de ça, un dimanche matin devant tout le monde ? J’étais habituée aux discours des pasteurs des jeunes qui te disent que tu ne peux pas avoir de rapport sexuel avant le mariage sans en expliquer clairement la raison, ce qui ne m’avait jamais vraiment convaincu. Je pensais qu’il s’agissait d’une exagération, parfaite pour l’époque de Jésus, mais impossible pour la nôtre. Cette fois-ci, pour la première fois, le pasteur avait réussi à m’expliquer la raison pour laquelle Dieu avait prévu la sexualité dans le cadre du mariage. Jusqu’à présent, le sexe représentait une torture, une prison, quelque chose de sale. À cet instant, il devenait un MERVEILLEUX CADEAU de la part de Dieu ainsi qu’une manifestation de son amour. À travers la perspective de Dieu, le sexe était pur, précieux et si beau !

Je n’avais plus besoin de rechercher l’amour des hommes pour me sentir vivante car j’appartenais à un père qui m’aimait par dessus tout

DIEU AIME LE SEXE : il ne l’a pas simplement créé pour procréer, sinon il n’y aurait pas ajouté le plaisir. Ce n’est pas juste utile, mais également plaisant. Dieu veut que tu aies du plaisir ! Cette phrase m’a permis connaître davantage le caractère de Dieu. Il t’aime si fort qu’il désire t’offrir ce cadeau. Cependant, il souhaite le meilleur pour toi. C’est pour cette raison qu’il a prévu que tu partages ce plaisir avec quelqu’un qui t’aime à la manière dont Christ a aimé l’église. C’est un synonyme d’engagement, de fidélité et d’amour parfait, qui est prêt au sacrifice. Le mariage est le symbole de l’union entre Christ et l’église. La relation intime entre un mari et sa femme est le modèle parfait de la réjouissance de l’union de l’église avec Christ dans l’éternité. 

Ce message m’a permis de réaliser que je ne pouvais pas me donner au premier venu. À cet instant, mon image des hommes a complètement changé. J’ai reçu l’espoir qu’un homme peut aimer sa femme comme Jésus a aimé l’église. Ce matin-là, j’ai compris que Dieu n’était pas un Dieu qui donne des règles pour culpabiliser mais UN DIEU REMPLI D’AMOUR ! Ce pasteur n’a pas prêché la loi mais le cœur de Dieu pour ses enfants. Comment pouvais-je résister à un Dieu si doux ? Le vide que j’avais ressenti toutes ces années a soudainement été rempli par son amour. Je n’avais plus besoin de rechercher l’amour des hommes pour me sentir vivante car j’appartenais à un père qui m’aimait par dessous tout. J’ai prié et ai demandé pardon à Dieu de lui avoir désobéi jusqu’à ce moment. Je lui ai avoué ne pas me sentir capable de me sortir de mon addiction au sexe et demandé son aide. J’ai vu sa main puissante venir me retirer de là où j’étais. Je lui ai sincèrement demandé d’éloigner le garçon que je voyais à l’époque car je ne me sentais pas encore capable de dire non. Et, il l’a fait : Ce garçon ne m’a pas contacté pendant 6 mois ! Lorsqu’il est revenu à moi, j’étais finalement capable de lui dire “non“.

Cette rencontre avec le cœur du Père a été le début du commencement de ma vie : plus une vie d’esclave mais une vie d’enfant de Dieu. J’avais revêtu mon identité de FILLE DU PÈRE PARFAIT. Un père en qui je pouvais avoir confiance et dont la fidélité parfaite m’accompagnait. Un père qui veut mon bien et qui met tout en œuvre pour moi. Un Père qui ne pense pas qu’à son propre plaisir mais qui a donné ce qu’il possédait de plus précieux pour moi. Quand j’ai saisi l’immensité de son amour pour moi, je ne pouvais que m’abandonner dans ses bras. Dieu m’a aimé et m’a restauré. Il m’a appris à m’aimer, à pardonner et à aimer les autres.

L’auteur de ce témoignage continue de nous partager son histoire avec une autre expérience, avec l’article “un pas de côté

Effet Eden est la voix de l'anonymat. Les témoignages que nous partageons peuvent être inconfortables et/ou affectés des personnes autres que l'auteur. Pour cette raison, nous avons décidé de dissimuler l'identité de toutes les personnes qui nous confient leur histoire.

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