Au Quotidien,  Psychologie

Quand le repos rencontre l’activiste !

Temps de lecture : 5 minutes

Entre le travail, les études, les courses, la vie de famille, les responsabilités d’Église et le trin-trin quotidien …. Seigneur comment veux-tu que je puisse me reposer dans tout ça !?

À bout de souffle et les genoux flanchants ; nos agendas ressemblent davantage à la partition d’une Rumba endiablée, qu’à une journée banale métro-boulot-dodo. Nous vivons désormais au rythme de nos responsabilités et de nos différents devoirs.

Certains trouverons ça satisfaisant ; ils semblent apprécier la cadence. Ils ont besoin d’être constamment en mouvement et d’être occupés ; alors seulement ils se sentent utiles. D’autres en revanche, malgré eux, subissent leurs journées, et se sentent forcés et désemparés par ces plannings overbookés.

À quand remonte réellement, notre dernière « VRAIE » journée Off ?

Nous ne prenons plus le temps de faire des pauses, de faire la sieste, de nous poser, de regarder le temps passé, ou même, de nous détendre.

Littéralement, nous, êtres humains peuplant cette planète en perpétuel mouvement, nous sommes — par la force des choses — des Activistes incorrigibles !

Nous avons adopté malgré nous un système de conduite qui valorise et privilégie l’action directe et la mise en mouvement (Le Larousse). Comme si cela était inévitable. Nous avons constamment quelque chose à faire, un travail à boucler, une chemise à repasser, un enfant à aller chercher, … et nous cultivons cet activisme ! Comme un cercle vicieux qui ne s’achèvera jamais, nous persistons jour après jour.

Activisme, quand tu nous tiens !

La Faute à qui ? À personne d’autre qu’à l’Homme lui-même !

Lorsque Dieu a créé l’homme et la femme, il leur confia le jardin d’Eden, leur mission était d’œuvrer dans ce jardin, de le cultiver et de le garder !  (Genèse 2 :15) Voici la première forme de « Travail », voulu par Dieu, qui a été confiée à l’Homme. Puis s’est ajoutée la responsabilité de nommer les autres êtres vivants issus de la création divine, ainsi que le devoir moral de suivre attentivement une seule et unique règle de Dieu.

Probablement que Adam et Eve vivaient aussi des journées Rock-N-Roll. La seule différence est que toutes ces choses avaient déjà été organisées et planifiées par Dieu lui-même. Ils n’avaient pas à se soucier du lendemain, de ce qu’ils allaient bien pouvoir manger le soir, ni même de quoi ils seraient vêtus. La priorité reposait sur le fait de faire la volonté du Père et de s’en satisfaire !

C’est donc, « La Chute » qui a engendré quelques dégâts dans notre perspective humaine du travail, et indirectement dans celle du Repos.

Les motivations ont évolué, elles ne sont plus celles de nos ancêtres qui se contentaient du minimum, et de « vivre ». Les ambitions sont de plus en plus grandes. Nous sommes entrés dans la quête du succès, de la réussite, de la croissance et de l’élévation sociale … Au détriment de la famille, du bonheur, du bien-être et de la santé !

Et je ne parle pas seulement du milieu séculier. Il y aurait beaucoup à dire sur le monde religieux. L’activisme est un danger fréquent dans la vie d’Église. Il se manifeste au travers d’un investissement excessif, souvent lié au besoin d’être indispensable, poussant ainsi le croyant à vouloir faire beaucoup et souvent à tout faire par lui-même, au risque d’en oublier ses paires et ses propres limites.

Chers Amis, nos vies ne sont pas des « To-Do List » à boucler avant le coucher du soleil !

Personnellement, j’ai grandi dans une famille très active, et schématiquement, je suis moi-même une activiste sans conditions. Mes plannings hebdomadaires sont également très souvent chargés.  C’est suite à un épisode de fatigue extrême que j’ai compris que je devais lâcher la pédale d’accélération. Je me suis retrouvée en congés maladie forcés ! Pas d’autre choix que me reposer, mon corps ne me portait plus.

Mais quelle culpabilité !

J’ai dû laisser mes collègues continuer le travail sans mon aide ou même devoir renoncer aux projets de ministère. Réaction inconsciente ; nous refusons l’échec ou l’absentéisme. Malgré nous, nous nous sommes imprégnés de cette idéologie de la productivité. Nous devons être efficace, attractif et compétent sur un temps donné. Pas le temps pour le repos ou une véritable Pause !
Nous sommes tellement convaincus que notre valeur dépend de l’efficacité de nos actions que nous sommes persuadés de ne pas être à la hauteur.

Mais ce n’est pas ce que les Écritures nous enseignent ! Remarquez que la Bible nous encourage plus souvent à « écouter » qu’à « faire ». Ainsi dit, nous devrions davantage prendre le temps d’écouter et de réfléchir avant de passer à l’action.

Le véritable repos, consiste en premier lieu à cesser toutes activités fatigantes. Ensuite, il convient également de s’en remettre à quelqu’un et de lui faire confiance! Où pourrions-nous trouver le repos dont nous avons besoin, si ce n’est qu’en Jésus seul ?

Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos.

Matthieu 11:28

L’histoire de Marthe et Marie illustre assez bien ce principe ! (Luc 10 :39-42)

Marthe « avait une sœur, nommée Marie, qui, s’étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Marthe, occupée à divers soins domestiques, survint et dit: Seigneur, cela ne te fait-il rien que ma sœur me laisse seule pour servir? Dis-lui donc de m’aider. Le Seigneur lui répondit : Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites pour beaucoup de choses. Une seule chose est nécessaire. Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera point ôtée. »

Marie avait choisi la bonne part en s’arrêtant pour écouter et considérer ce que Jésus avait à lui enseigner. Marthe ne faisait pas de mauvaises choses en soit, bien au contraire. Elle répondait adéquatement à son devoir de maîtresse de maison et de sœur ainée. Mais à cause de son activisme, elle aura manqué un moment privilégié avec Dieu lui-même !

Nous devrions peut-être reconsidérer le fait que s’arrêter, pour écouter et méditer la Parole de Dieu, ne fait pas de nous des inactifs. Bien au contraire, cela nous encourage et nous prépare à porter du Bon fruit selon le cœur de Dieu !

Il ne devrait pas y avoir de culpabilité à vouloir se reposer et à prendre du temps pour soi. Rappelez-vous que Dieu lui-même a béni le septième jour, l’a sanctifié, pour ensuite se reposer de son œuvre qu’il avait créée. (Genèse 2 :3)

Quand je faisais mes études au collège Biblique à Bruxelles, je m’efforçais à avoir une bonne hygiène de vie, et surtout de bons moments de repos. Les temps passés en classe ou à la chapelle étaient toujours très intenses. Et je savais profondément que mon corps, tout comme mon esprit, avaient besoin de se reposer pour assimiler tout ce que j’apprenais et vivais ! Je ne faisais jamais de nuits blanches en session d’examens ou avant les remises de travaux. Ma colocataire, exténuée et épuisée par le rythme estudiantin, me demandait souvent comment je faisais pour tenir le coup. Et chaque fois je lui répondais : « La clef du succès c’est de bien DORMIR ! » Elle avait du mal à me croire, jusqu’à ce qu’elle essaye, et qu’elle sente la différence au fil des semaines qui suivirent.

Alors que nous sommes à l’aube d’une Nouvelle Année, période des bonnes résolutions et de toutes les nouvelles opportunités ; nous pourrions envisager de reconsidérer nos plannings et redéfinir un ordre de priorités dans nos vies personnelles, familiales et professionnelles !

Dieu ne nous a pas créé sur-humains, il est bien conscient de nos faiblesses et de nos limites ! « Nous devons le réaliser, et le laisser agir là où nous nous ne le pouvons pas. Il ne nous demande pas d’être des super héros, de nous épuiser au travail ou de réussir tout ce que nous entreprenons. Ce que Dieu attend de nous cest que nous lui faisions confiance et que nous soyons de fidèles serviteurs, en bonne santé. »

Pourrions-nous alors repérer toutes ces choses qui prennent de la place inutilement dans nos agendas, au point de sacrifier nos temps de repos ? Il y a peut-être des activités que nous pourrions déléguer à d’autres personnes, ou des rendez-vous que nous pourrions déplacer pour alléger nos journées, et ainsi rentrer pour 17h à notre domicile plutôt qu’à 19h30.

Imposons-nous des temps-off dans nos semaines. Ces moments n’ont pas besoin de durer 24h, mais quelques heures pour nous-même, avec Dieu, ou encore avec vos proches !  Ils en ont besoin et nous aussi.

Privilégions ces temps de qualités, où nous pourrions nous tenir auprès du Seigneur pour méditer et écouter ce qu’il a à nous dire !

Et si simplement, pour 2022, nous envisagions d’adopter une Valse Viennoise synchronisée avec Dieu, plutôt qu’une Rumba endiablée et désaccordée ?

Photo de Hernan Sanchez sur Unsplash

Originaire de l'Île de la Réunion, Elena est issue d’une famille multiculturelle. Elle voyage et sillonne le monde depuis son plus jeune âge. Aventurière, elle aspire à découvrir de nouvelles cultures et rencontrer de nouvelles personnes. Elle est infirmière spécialisée en Santé Mentale. Elle a également un bachelier en Théologie, et depuis peu, elle a commencé une formation en Relation d’Aide Pastorale. Elle aime écrire ainsi que l’idée même de pouvoir mettre sur papier ce que elle ressent et vit. L’écriture est devenue un outil précieux dans son quotidien. Elle note tout, écrit partout, gribouille sur tout ce qu'elle trouve. Elle aime briser les silences, soulever les sujets tabous et inviter les autres à discuter librement sur des sujets atypiques, dans un espace « Secure & Safe » ; ça libère !!!! "Aime en tout temps, Pleure autant que tu veux, Rigole toujours !"

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