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François et Claire d’Assise : Des compagnons d’œuvres

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Tu as sûrement déjà entendu ce proverbe africain : « Tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin ! » ou bien ce verset : « …deux valent mieux qu’un… » dans d’Ecclésiaste 4 : 9-10. Ils nous expliquent tous deux que, pour mener à bien un projet ou pour accomplir une mission, il est préférable d’être à plusieurs, deux étant le minimum. C’est la même chose dans la bible. Bien souvent, pour accomplir son œuvre, Dieu réunit des hommes et des femmes afin qu’ils deviennent des compagnons d’œuvres. Que ce soit des frères (Moïse et Aaron), des couples (Adam et Eve), des inconnus (les disciples) ou des amis (Paul et Barnabas), chaque collaboration est issue de la volonté de Dieu pour accomplir son œuvre. Pour illustrer cette idée, j’aimerai te présenter François et Claire d’Assise. Si tu ne les connais pas, c’est normal ! Ils ne sont pas dans la Bible, ils viennent tout droit du 13ème siècle. Malgré leur faible popularité actuelle, ils furent de vrais influenceurs pour leur époque et, qui sait, pour nous encore aujourd’hui. Tentons de faire plus ample connaissance avec eux.  

Tout d’abord, François. C’est un jeune homme rêveur, passionné de Dieu et de l’Evangile. Ne faisant pas les choses à moitié, c’est son interprétation littérale (c’est-à-dire une interprétation au sens strict du texte) de la Bible et plus particulièrement de Matthieu 10, qui le conduit à un changement radical de vie. Après une crise existentielle, François entre dans un processus de conversion en trois étapes – l’amour de soi, des autres et de Dieu – ce qui le conduit à trouver Dieu. Cette rencontre suscite chez lui le désir de ressembler au Christ pauvre. Il se détache de sa famille et de son ancien mode de vie de façon radicale. Il passe sans transition de fils de marchand de tissu, vivant dans l’opulence et le luxe à évangéliste itinérant, ne vivant que de dons et du fruit de la terre.

Claire est la force tranquille du duo. Jeune fille de 18 ans, elle se reconnaît dans cette approche. Après plusieurs rencontres avec François, elle commence à aspirer à une tout autre vie, totalement dévouée à Dieu et aux personnes faibles. Elle décide de quitter la maison familiale, ses parents issus de la noblesse, ainsi que les attentes qu’ils avaient pour elle. Personnalité calme et discrète, semblant moins active, c’est pourtant depuis son cloître de Saint-Damien, qu’elle partagera l’Evangile à sa manière. 

François et Claire d’Assise ne sont ni mariés, ni de la même famille mais des homonymes liés par leur origine et une passion commune forte : l’amour du Christ et de son Évangile. Leurs chemins vont s’unir et donner vie à une amitié qui impactera l’œuvre de Dieu et l’Église de l’époque.

Quand nous regardons attentivement leur amitié, elle fait écho à d’autres relations de la bible qui ont marqués le royaume et l’œuvre de Dieu. Tous ces compagnons d’œuvres, comme Paul les nomme, ont des caractéristiques communes et importantes.

Leur passion pour Dieu

Dans tous les écrits au sujet de Claire et François, émane une passion réelle, profonde et sans concession pour Dieu. C’est lui le ciment de leur amitié. Parce qu’ils aiment Dieu personnellement, qu’ils désirent lui ressembler et partager son Evangile, ils vont se rapprocher. L’un comme l’autre n’a jamais voulu se marier car leur seul désir était de se rapprocher de Dieu. Les points communs permettent de créer des groupes d’affinités, que ce soit la musique, la décoration, les voitures… . Pour Claire et François, leur centre d’intérêt, c’est Dieu. Je crois qu’il existe différents types d’amitiés et “compagnon d’œuvre” en fait partie. Ce sont des amitiés pour l’œuvre de Dieu, dont il est lui-même à l’origine. Et par conséquence, s’il n’y a pas Dieu, il n’y a pas de relation et donc pas d’œuvre. Dieu est le dénominateur commun de l’équation.

La notion de compagnon d’œuvre dans la bible est souvent associée à l’idée de bien-aimé. C’est également un élément important dans une amitié permettant la croissance du royaume de Dieu. L’amour fraternel est présent dans celle de nos deux acolytes sous une forme de bienveillance. C’est une affection sincère et pure, marqué de sagesse et d’honnêteté. Claire ne fait pas qu’une apparition dans la vie de François, même « recluse » depuis son monastère de Saint-Damien, mais elle impactera sa vie personnelle et son ministère. Leur relation est présentée telle un maître et son disciple. François consultait Claire et lui demandait la prière pour avoir une direction de Dieu, même lors de la remise en question de son ministère apostolique, décision qui aurait pu changer le cours de son histoire.

Arrêtons-nous un instant sur cet événement. François est en plein doute et il demande de l’aide à Claire, et passe un temps dans le jeûne et la prière. Chacun de son côté prendra un temps à part devant Dieu, qui, au travers de Claire, encouragera François à persévérer dans sa mission. Pendant d’autres moments cruciaux de sa vie, tels que la maladie, Claire était présente pour lui et ce, jusqu’à sa mort. Bien que discrète, son amitié et sa profonde affection ont porté François et son ministère.

La réciprocité

Chacun, à sa manière, est présent l’un pour l’autre. Leur relation est présentée telle un maître et son disciple. Attirée par ses discours et leurs échanges, Claire se surnomma « la petite plante » et François « le jardinier », comme s’il prenait soin d’elle et la faisait grandir par ses enseignements. Elle faisait toujours référence à lui, mais nous voyons que la relation est réciproque.

On pourrait penser que François mène l’amitié. Toutefois, Claire est davantage là pour la prière, pour l’aider à prendre des décisions. Elle le soutient jusqu’à la mort. Elle ne sera pas là physiquement mais elle l’aide. Ils se stimulent l’un l’autre dans leur ministère, par le message qu’ils veulent transmettre.

C’est ce qu’on appelle l’émulation : chacun pousse l’autre à se surpasser, et ce, en le stimulant dans tous les domaines de sa vie, spirituellement, pour lire sa bible ou prendre du temps avec Dieu, mais aussi au niveau du ministère et même dans la vie quotidienne.

Partageant une passion et un moteur communs, l’amour de Dieu, Claire, sous l’impulsion de François, établira la communauté des « sœurs pauvres » ou des « Clarisses ». L’émulation et la stimulation peuvent passer par l’échange de réflexions permettant de faire naître d’autres idées. Parfois, une idée personnelle va permettre de développer un ministère ou une nouvelle compréhension de Dieu. Autour d’un brainstorming, lors d’une réunion de leaders de l’Eglise ou réfléchissant avec ton ami sur les rêves que tu as pour Dieu : Vas-y, fais-ça ! Lance-toi !

Une œuvre réformatrice

En opposition à leur contexte social et économique, leur manière de vivre avant Christ influence la manière dont ils vont vivre avec Christ. Voulant s’opposer à l’opulence de la société, de leur milieu d’origine mais surtout de l’Eglise, François va diffuser son interprétation des Evangiles. C’est ce qui va les pousser à s’opposer à l’église, où, selon eux, Dieu n’est plus. D’abord dans sa ville, puis en Italie et jusqu’aux limites du monde, François va diffuser son interprétation de l’Évangile. Il mettra l’emphase sur la pauvreté et les personnes démunies, l’importance de s’identifier au Christ, de suivre son Évangile, tout cela sous une forme de vie nouvelle. François aura un véritable impact et sera indirectement un homme de réforme, c’est-à-dire une personne qui va bousculer les codes de la religion. Cela ne sera pas possible tout seul, Dieu va utiliser Claire pour conduire plus loin cette foi et ces idéaux.

Je crois aux amitiés divines, des rencontres prévues dans le plan de Dieu pour faire avancer son royaume. Cette histoire n’en est qu’une parmi tant d’autres. La Bible en est remplie. Que ce soit David et Jonathan se considérant comme des frères, se protégeant et s’aimant l’un l’autre. Ou encore Paul et Timothée, étant comme un père et son fils, remplis d’affections. Mais la plus belle amitié que nous pouvons voir est celle de Jésus et ses disciples. Ceux-ci ont voulu suivre Jésus. Ils ont répondu favorablement à ses « idéaux » et les ont propagés.

Aujourd’hui, plusieurs moyens sont mis en place pour faire grandir le royaume de Dieu : le mentorat ou le discipulat, l’Église, le couple, etc. L’amitié, bien souvent négligée, participe également à l’accomplissement du plan de Dieu. Dieu place ensemble des personnes pour un temps particulier (court ou long terme) avec un caractère particulier, mais surtout, avec un même amour pour lui et pour son œuvre. L’amour d’un ami peut déplacer des montagnes et propulser les rêves d’une personne. Et cela rempli de l’amour de Dieu, ne peut qu’être réformateur.

Si je suis attentive, j’identifie clairement ces amis avec qui j’ai rêvé ou œuvré pour Dieu et ce, encore aujourd’hui. Je te renvoie la question : Qui sont tes François et tes Claires ? Si tu n’arrives pas à les visualiser, prends le temps de demander à Dieu de te les montrer. Il pourrait te surprendre. 

Photo by Katy Anne on Unsplash

Priscilla est une jeune femme qui apprécie les moments de qualité avec son entourage. Et si cela peut se faire autour d’un bon brunch ou d’un goûter, ce moment ne sera que meilleur. N’aimant pas beaucoup l’école, c’est pourtant à plusieurs reprises qu’elle y retourne. À sa grande surprise, elle découvre un réel plaisir pour l’apprentissage de nouvelles choses dans divers domaines tels que l’administration, puis l’esthétique et, pour finir (normalement…), la théologie. Elle garde un vrai coup de cœur pour ces deux dernières sphères. Priscilla aime prendre soin des autres. L’épanouissement physique et spirituel est ce qui lui importe le plus. Cela peut passer par un joli maquillage, un bon massage mais aussi par le partage de pépites que recèlent la bible ; deux dimensions qui façonnent l’individu. C’est ce type d’attention qui la poussent à accompagner les autres à cheminer dans leur vie.

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