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Cesser de poursuivre ses rêves

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Joseph est un jeune adolescent qui, suite à la trahison de ses frères, est vendu en Egypte. Cette histoire est souvent utilisée pour introduire le thème des rêves et de la concrétisation de ceux-ci. Ce sujet est toujours d’actualité alors que nous cherchons encore à accomplir nos rêves. Dans cet article, nous allons déconstruire ce concept si populaire de poursuivre ses rêves et dégager une perspective biblique à partir de la vie de Joseph.

L'histoire de Joseph

Joseph était le fils préféré de son père, Jacob. Ce favoritisme attisa la jalousie et la colère de ses frères. À 17 ans, il partagea avec ses frères deux rêves dans lesquels ceux-ci se prosternaient devant lui. Suite à cela, ses frères décidèrent de le tuer (ce qui exprime bien la haine qu’ils avaient pour lui) avant de le vendre comme esclave. Débutèrent ainsi les péripéties de Joseph. Premièrement, il travailla dans la maison du commandant de la garde royale égyptienne, Potiphar. Deuxièmement, suite aux avances et aux mensonges de la femme de Potiphar, il fut jeté en prison. Peu importe où il se trouvait, la faveur de Dieu était sur lui. Pour cette raison, ses maîtres lui confièrent davantage de responsabilité.

l’Éternel fut avec Joseph et la réussite l’accompagna. Il habitait dans la maison de son maître égyptien. Son maître vit que l’Éternel était avec lui et que tout ce qu’il entreprenait, l’Éternel le faisait réussir entre ses mains,
Genèse 39.2-3 (s21)

Suite à des années de service et d’emprisonnement, il fut libéré en interprétant les rêves du pharaon. Ce dernier lui confia la plus haute place (après la sienne bien évidemment) dans son empire, lui confiant la gestion des ressources du pays pour lutter contre la famine. Un jour, les frères de Joseph vinrent se prosterner devant lui (rappel : la dernière fois qu’ils se sont vus, c’était le jour de la vente de Joseph) pour acheter de la nourriture. Joseph se souvient de ses rêves d’adolescent, après vingt-deux années plus tard. Cette rencontre remua de nombreuses émotions et souvenirs pour Joseph. Il pardonna à ses frères et permit à toute sa famille de survivre à la famine en Egypte.

Manquer le but de sa vie

Nous sommes une génération de plus en plus tournée sur elle-même. Nous souhaitons projeter une image de réussite, ce qui nous pousse à rejeter l’échec. Cela est visible dans notre utilisation des réseaux sociaux : Nous postons les meilleurs moments de notre vie en omettant nos échecs, les doutes et les larmes qui les ont accompagnés ; Nous exposons de brefs extraits de notre vie spirituelle sans expliquer les déserts qui les ont précédés ; nous partageons des photos parfaites de couple ou de famille avec des punchlines ou des versets d’encouragement sans les appliquer dans notre vie. Ce type de comportements se reflète également dans notre vie par nos actions et la manière dont nous abordons nos projets. Nous prétendons agir et accomplir nos rêves pour la gloire de Dieu, mais ne sommes nous pas en train de magnifier notre égo et manquer le but de nos vies ?

La perspective de la réussite est que nous lui ressemblions et que nous reflétions sa gloire. Si l’opposé de la réussite est l’échec, alors nous manquons en quelques sortes le but de notre vie lorsque nous ne poursuivons pas le projet de Dieu pour notre vie. Nous échouons lorsque la poursuite des rêves devient égocentrique et motivée par notre propre perception du succès. C’est une sorte de péché, car la poursuite de rêve devient alors une idole, nous éloignant de la présence de Dieu. La bible évoque la réalisation des rêves formés par Dieu, mais pas les nôtres. Pour cette raison, nous devons cesser de poursuivre frénétiquement nos rêves pour embraser ceux que Dieu a pour nous.

Comprendre nos rêves

Nous avons tous des projets chers à notre coeur : fonder une famille, partir à l’autre bout du monde, travailler dans une boite ou un ministère précis, etc. Ils sont nécessaires dans notre développement personnel. En même temps, nous ne pouvons pas nous attacher à nos rêves et chercher à les accomplir de manière frénétique, à l’image de Joseph qui n’est pas parti à la poursuite de ses rêves. Ceux-ci sont venus le trouver après des années de service, d’esclavage et de prison. Ses rêves avaient une forme bien différente de ce qu’il aurait pu imaginer, avec une portée beaucoup plus grande.

Il est important de se rappeler que nos rêves ne correspondent pas aux rêves de Dieu, même si ils viennent de lui. Les nôtres sont biens trop petits pour contenir sa grandeur et sa majesté. Malheureusement, nous oublions que Dieu nous confie qu’une partie de la vision globale que seul lui possède. Si nous enfermons ce petit bout de rêve dans un projet précis et inchangeable, nous poursuivons notre compréhension de ce rêve qui est biaisée. Ce que nous pensons être fixe n’est qu’un fragment de l’image totale que seul Dieu possède.

Un autre danger est de transformer la poursuite de nos rêves en une idole qui prend davantage de place dans notre vie. Cette course à l’accomplissement définit notre identité, notre but dans la vie et devient le moteur de nos décisions. Or, ces mêmes rêves qui, au début, étaient une source motrice deviendront un magnifique canal de frustration envers Dieu, les autres ou soi-même lorsqu’ils n’aboutissent pas ou sont retardés. Ainsi, lorsque nous poursuivons nos rêves, ils n’appartiennent plus vraiment à Dieu.

Mourir à ses rêves

Au cours de son séjour en Egypte, Joseph ne pensait plus à ses rêves d’adolescent : il était en train de servir, et ce même dans l’adversité. Chez Potiphar et en prison, il ne cherchait pas de quelle manière son expérience pourrait bénéficier à son rêve. Il ne recherchait ni la gloire ni la reconnaissance. Il servait, tout simplement, de manière fidèle et intègre. Lorsque nous abandonnons nos rêves, nous sommes capables de saisir l’importance de nos moments de vide, de rien ou de déserts (peu importe la manière dont nous les appelons).

Nous considérons souvent les déserts comme des saisons durant lesquelles Dieu est absent, ce qui est faux. Notre réaction au cours de ces moments forge notre caractère et notre relation avec Dieu. Ce n’est pas une simple période de préparation qui doit être écourtée, car le développement du caractère est nécessaire pour participer aux rêves que Dieu souhaite nous confier. Nous ne devrions pas négliger ses moments, mais profiter de ces moments essentiels à notre marche chrétienne.

Pour atteindre les rêves de Dieu, nous devons abandonner cette poursuite égocentrique de nos fragments de rêve. Même s’ils peuvent nous apporter ce que la société appelle réussite (gloire, argent, bonheur, etc.). La portée des rêves de Dieu est bien plus grande que tout ce que nous pouvons demander, et même imaginer. Ils sont également chargés de responsabilité et d’une attitude de service pour les autres, ce qui pousse notre ego à se prosterner devant Dieu.

En résumé

A celui qui peut faire, par la puissance qui agit en nous, infiniment plus que tout ce que nous demandons ou pensons, à lui soit la gloire dans l’Eglise [et] en Jésus-Christ, pour toutes les générations, aux siècles des siècles! Amen!
Ephésiens 3.20-21 (s21)

Il nous est impossible de saisir pleinement ce que Dieu a en réserve pour nous. Cependant, nous devons continuer à avoir confiance en lui et à ne pas limiter ses rêves par notre compréhension de ceux-ci. Ses projets pour nous se révéleront progressivement alors que nous continuons à le servir fidèlement et avec intégrité, comme Joseph. Dans l’attente, cultivons notre relation avec Dieu et laissons nos rêves mourir au pied de la croix pour que le rêve de Dieu devienne une réalité dans nos vies.

Prière

Seigneur, je cesse de courir après mes rêves et/ou mon idéal de vie. J’accepte que je ne comprends jamais pleinement ce que tu as en réserve pour moi. Je prends la décision d’enterrer mes rêves influencés par la société. Je te choisis toi, Seigneur. Même si je ne comprends pas ce qui se passe, que je suis caché, isolé et que j’ai l’impression d’être à l’opposé de la vision que j’ai reçue, je choisis de te servir avec intégrité. Je choisis de vivre tes rêves pour moi, même si ce n’est pas ce que j’ai imaginé parce que j’ai confiance que Dieu va élargir ce qu’il a mis dans mon cœur.

Pour aller + loin

Mélodie est passionnée d’écriture, de séries et d’encouragement ; plusieurs détails qui l’ont pourtant poussée à créer Effet Eden. Diplômée en psychologie et en théologie, elle cherche à mieux comprendre la complexité de l’être humain afin d’accompagner ceux qui ont besoin de guérison émotionnelle. Elle aime découvrir la beauté de la création à travers les personnes, la nourriture, les voyages, l’art, etc. Jeune femme audacieuse, elle n’a pas peur - après quelques larmes - de relever les défis que Dieu place sur son chemin. À travers ses articles, Mélodie n’hésite pas à partager ses questionnements, avec vulnérabilité et authenticité, à mi-chemin entre ses émotions les plus profondes et le travail que le Saint-Esprit opère en elle.

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