
Accepter de décevoir
Dieu me parle beaucoup à travers mes rêves, que ce soit par des révélations de sa personne, des informations concernant mes proches ou un résumé de l’état de mon cœur. Récemment, j’ai fait un rêve étrange qui était révélateur de la saison que je traversais. J’étais allongée dans une boite dont les parois se rétrécissaient progressivement. Étant rapidement privée d’espace, je me débattais pour ne pas suffoquer. À cet instant, une phrase a retenti dans mon esprit pour expliquer ce songe. « La boite dans laquelle les gens t’ont mis est devenue trop petite pour toi. » Cette parole, qui demeure encore gravée dans mon esprit après plusieurs mois, me rappelle de ne pas vivre selon les attentes des autres, mais de vivre selon l’identité que Dieu m’a donnée.
Lorsque nous parlons de la déception, nous pensons majoritairement à cette définition : « État ou sentiment d’une personne déçue, trompée dans son attente » (cf. Larousse). Nous sommes les personnes qui subissons ce sentiment. Nous avons tendance à oublier qu’il existe une autre définition à ce mot. Nous, êtres humains complètement imparfaits, nous causons également ce même sentiment à notre entourage, ne remplissant pas les attentes qui ont été placées sur nos épaules. Ce type de déception est bénéfique dans certaines situations, car le détachement vis-à-vis de ces attentes nous permet de nous libérer des freins dans notre marche avec Dieu.
Pour ceux qui regardent Koh-Lanta, vous connaissez sûrement l’épreuve des sacs. Les compétiteurs réalisent un parcours d’épreuves à plusieurs reprises, avec une charge de plus en plus importante attribuée par les perdants du tour précédent. Au plus la charge augmente, au plus nous pouvons voir les participants se débattre pour surmonter les obstacles qu’ils réussissaient pourtant si facilement auparavant. L’invitation de l’auteur de la lettre aux hébreux à « nous débarrasser de tout fardeau, et du péché qui nous cerne si facilement de tous côtés, et de courir avec endurance l’épreuve qui nous est proposée » (hébreux 12.1) me fait penser à cette épreuve. Le fardeau, ou dans notre contexte les attentes que les autres placent sur nous épaules, sont comme des poids qui nous empêchent d’avancer aisément avec Dieu.
L'exemple de Jésus
Au cours de sa vie, Jésus a déçu tellement de personnes, ne correspondant pas aux espoirs que les personnes avaient placé en lui. Ses différents groupes ont essayé de l’enfermer dans une boite, contradictoire à sa véritable identité. Par exemple, Jésus n’est pas devenu un charpentier (du moins, pas toute sa vie), comme son père, ce qui n’était pas la coutume de l’époque. Même sa famille ne comprenait pas réellement son appel et ses actions (Luc 2:48-49, Marc 3:21). Les membres de sa ville n’ont pas cru en son appel et ont essayé de le tuer (Luc 4:28-29). La foule qui suivait Jésus espérait trouver en lui un messie qui résoudrait leur problème et vaincrait l’oppression romaine. Or, ils ont été choqués par ses discours qui ont défié leur religiosité (Jean 6:60). À de nombreuses reprises, Jésus a déçu les leaders religieux, car sa théologie n’était pas en adéquation à la leur (Jean 8:56-59). Jésus a également déçu les 12 disciples lorsqu’il est mort à la croix, brisant les rêves qu’ils avaient formé en lui.
Durant sa vie, Jésus est resté fidèle et intègre à son appel. Il a accepté de décevoir son entourage entier qui essayait de le définir pour accomplir sa mission sur terre : sauver l’humanité. S’il s’était arrêté aux attentes de sa mère, de ses disciples ou même de la société, il ne serait jamais allé à la croix (Marc 8:31-33). Jusqu’à la fin, Jésus a poursuivi sa mission, cherchant à plaire à Dieu et pas aux hommes. Se sachant en sécurité et aimé de Dieu, il a pu rejeter la pression d’être celui qu’il n’est pas afin de devenir celui qu’il était appelé à être.
Apprendre à se connaître
L’Homme a été créé pour être en relation avec les membres de sa famille, ses collègues, ses amis, ses voisins, etc. Au plus, il est proche d’une personne, au plus, il pense être capable de connaître ou prédire ses comportements. Or, nous oublions souvent que les personnes changent et ne peuvent pas être indéfiniment confinées dans les rôles que nous leur avons donnés (inconsciemment). Lorsque les rôles sont inversés, nous sommes prompts à rester dans la boite dans laquelle nous avions l’habitude d’évoluer. Cette boîte, qui un jour nous définissait et nous permettaient de vivre confortablement, devient trop étroite et n’est plus capable de nous contenir. Pourtant, certaines personnes choisissent de demeurer dans cette boite à cause de la pression exercée par leur entourage.
Nous croyons inconsciemment que si nous accomplissons les attentes placées sur nous, nous continuerons à être aimés et acceptés. Pour cette raison, nous agissons souvent en inadéquation à notre véritable nature. Cependant, nous rendons gloire à Dieu lorsque nous sommes pleinement humains, c’est-à-dire à l’exemple de Jésus avec une personnalité façonnée sur-mesure pour lui. Paul affirme qu’il n’est pas possible de plaire à Dieu et le servir tout en cherchant à plaire aux hommes (Gal 1:10). Les deux s’opposent et, quand nous sommes dans une période de changement, nous sommes face à cette même situation : rechercher la faveur de Dieu ou celle des hommes. Il semble plus facile de chercher à plaire aux hommes et à dénier l’identité que Dieu nous a donnée et ce qu’il nous demande d’accomplir. Nous avons peur d’être différents et de sortir de la norme dans laquelle nous nous sommes si facilement installés.
Au cours de mes transitions, le Saint-Esprit me transforme en une nouvelle créature. Je ne suis plus exactement la même que dans le passé. Je suis parfois confrontée à des proches qui ne parviennent pas à voir au-delà de mes anciennes habitudes. Certaines personnes pensent encore que je suis cette jeune femme timide qu’ils ont connue plus tôt. D’autres ne parviennent pas à dépasser le péché, l’échec, d’autres expressions de mon caractère, les doutes qui m’envahissaient, l’image qu’ils ont créée, etc. La manière dont ils me renvoient mon identité et me conseillent est maladroite et me limite, car ils n’incluent pas ma transformation.
Lorsque nous vivons à partir des attentes des autres, nous menons une vie qui n’est pas la nôtre, ce qui a une influence négative sur nous, notre relation avec Dieu et les autres. Nous avons tellement l’habitude de vivre au travers des attentes des autres que nous constituons une mauvaise image de nous-même, qui nous éloigne de l’appel que Dieu nous a confiés. Nous sommes entourés de voix qui nous empêchent de discerner la voix de Dieu. Dans cette confusion, il est important de nous rappeler qui nous sommes. Dieu nous a créés d’une manière unique, avec une personnalité, une mission de vie et des caractéristiques qui nous sont propres. Cela nous rend uniques. Nous devons trouver une manière d’être en accord avec nous-même, sans s’exiler à l’autre bout du monde afin d’éviter la pression de notre entourage.
Cela commence lorsque nous acceptons l’amour inconditionnel de Dieu. Au plus nous acceptons et plongeons dans son amour parfait, au plus notre peur d’être nous-même disparaît. Nous ne cherchons plus à plaire, mais à être, tout simplement. Nous sommes alors capables de définir nos valeurs et nos buts en fonction de l’identité que Dieu nous a donnée, au-delà des attentes des autres. Ce genre d’attitude peut être très déconcertant. Nous pouvons avoir l’impression d’être égoïstes, ne pensant qu’à notre propre personne. Bien qu’il ait déçu son entourage entier, Jésus n’était pas égoïste. Au contraire, il a donné sa vie pour l’humanité par amour. Il était bien conscient de son appel, ce qui lui a permis de prendre des décisions en fonction de sa destinée, même si ça ne correspondait pas aux attentes que le monde avait mis en lui.
La boite dans laquelle les gens t’ont mis est devenue trop petite pour toi
Jésus n’a jamais eu peur d’arracher l’étiquette que son entourage lui donnait pour poursuivre son appel. À son exemple, nous avons cette possibilité d’exprimer notre vraie identité et d’accomplir les rêves de Dieu pour notre vie. C’est plus difficile que nous le pensons, car au travers de ce magnifique processus, nous sommes susceptibles de décevoir les personnes de notre entourage. Ce sentiment peut être très inconfortable, effrayant parfois. Toutefois, c’est très libérateur d’enfin pouvoir être réellement soi. Solidement ancré dans son amour, les barrières qui nous empêchent d’être nous-mêmes tombent pour trouver un nouveau soi, capable d’affirmer sa personnalité sans pression et d’être la personne que Dieu nous appelle à être sans peur de décevoir. Au plus nous connaissons Dieu, au plus nous nous connaissons. Nous pouvons mieux distinguer et rejeter les « mauvaises » attentes placées sur nos épaules et sortir de la boîte qui nous a trop longtemps confiné. En agissant de la sorte, nous continuons notre course vers l’accomplissement de notre mission sur terre.

Mélodie
Mélodie est passionnée d’écriture, de séries et d’encouragement ; plusieurs détails qui l’ont pourtant poussée à créer Effet Eden. Diplômée en psychologie et en théologie, elle cherche à mieux comprendre la complexité de l’être humain afin d’accompagner ceux qui ont besoin de guérison émotionnelle. Elle aime découvrir la beauté de la création à travers les personnes, la nourriture, les voyages, l’art, etc. Jeune femme audacieuse, elle n’a pas peur - après quelques larmes - de relever les défis que Dieu place sur son chemin. À travers ses articles, Mélodie n’hésite pas à partager ses questionnements, avec vulnérabilité et authenticité, à mi-chemin entre ses émotions les plus profondes et le travail que le Saint-Esprit opère en elle.

Jusqu'à ce que la mort nous sépare

Amitié : Follow me, Be My Friend !
Vous aimerez aussi

Deuil : Pleure mon ami, je suis là
23 mars 2021
As-tu pris soin de toi récemment ?
12 janvier 2022